Alors que le gouvernement cherche partout où faire des économies, la piste visant à revoir la prise en charge des arrêts maladie revient dans l’actualité. L’UNSA y est totalement opposée. Non seulement cette piste stigmatise les malades, mais elle met aussi en péril leur santé.
« Responsabiliser les assurés, lutter contre les arrêts de complaisance ». Dans la bouche du gouvernement et des employeurs, revoilà la petite musique qui laisse entendre que les travailleurs en arrêt maladie sont des profiteurs.
L’UNSA le redit : si on ne peut nier certains abus, ils restent marginaux. La majorité des travailleurs et des travailleuses ne sollicitent pas un arrêt maladie par plaisir. D’ailleurs, les discours du gouvernement et des employeurs se gardent bien d’évoquer le nombre de salariés refusant de recourir à l’arrêt maladie en raison notamment de leur attachement à leur travail, mais aussi d’une charge de travail dont ils savent qu’elle n’aura pas été traitée ou se répercutera sur leurs collègues en leur absence.
Pourtant, aujourd’hui, certains songent à instaurer un jour de carence pour tous, non pris en charge ni par les entreprises ni non plus par les contrats de prévoyance. Cette proposition viendrait saper la qualité du dialogue social des branches professionnelles et des entreprises qui ont décidé de maintenir la rémunération de leurs salariés en cas d’arrêt de travail.
Au-delà de ces considérations, gouvernement comme employeurs devraient se poser la question du « pourquoi » et s’attacher à remédier aux causes. Allongement de la durée de travail, augmentation des maladies chroniques, sous-déclaration des accidents du travail et des maladies professionnelles, conditions de travail dégradées, problème d’accès aux soins dans un nombre croissant de zones géographiques ou difficulté d’accès en raison d’une situation personnelle complexe (handicap, précarité), manque patent de politiques de prévention efficaces, etc.
Autant de facteurs ignorés qui, pour l’UNSA, disqualifient cette manière de jeter la pierre aux assurés sociaux en stigmatisant les malades.